Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants, la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Burundi ont franchi une nouvelle étape vers une coopération plus étroite en matière de défense et de sécurité. Ce dimanche, à Kinshasa, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, SHABANI LUKOO BIHANGO J., et son homologue burundais, Ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, Martin Niteretse, ont conjointement procédé à l'ouverture officielle de la 2ᵉ session de la Commission mixte permanente Défense-Sécurité entre les deux nations.
Une rencontre stratégique pour la stabilité régionale
Organisée dans la capitale congolaise pour une durée de trois jours, cette session de travail réunit des délégations d'experts civils et militaires des deux pays. Objectif : évaluer les progrès réalisés depuis la première session, identifier les défis persistants, et adopter de nouvelles stratégies communes pour faire face aux menaces transfrontalières, notamment l'infiltration de groupes armés et les activités criminelles transfrontalières.
Dans son allocution d'ouverture, le Vice-Premier Ministre congolais a insisté sur «l'importance vitale d'une coopération franche, continue et efficace entre la RDC et le Burundi pour garantir la sécurité des populations et la stabilité de l'ensemble de la région des Grands Lacs». De son côté, le Ministre burundais a salué « l'engagement renouvelé des deux chefs d'État en faveur de la paix, de la sécurité et du développement mutuel ».
Prévenir les infiltrations et consolider la paix
La coopération sécuritaire entre la RDC et le Burundi s'inscrit dans une dynamique plus large de pacification de la région, conformément à la vision des présidents Félix Antoine TSHISEKEDI Tshilombo et Évariste NDAYISHIMIYE. À travers cette commission mixte, les deux gouvernements s'engagent à :
*Renforcer le partage d'informations et le renseignement opérationnel ;
*Intensifier les patrouilles conjointes le long des frontières communes ;
*Établir des mécanismes de réponse rapide face aux incidents transfrontaliers ;
*Lutter contre toutes formes de criminalité organisée et d'exploitation illégale des ressources naturelles.
Les travaux porteront également sur l'harmonisation des stratégies de rapatriement volontaire et sécurisé des réfugiés, la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic d'armes légères.
Un engagement politique fort
La tenue de cette 2ᵉ session est une traduction concrète de la volonté politique des deux chefs d’État, qui ont maintes fois réaffirmé leur détermination à faire de la sécurité régionale une priorité de leurs mandats respectifs.
Pour la RDC, ce renforcement de la coopération sécuritaire bilatérale vient compléter les efforts entrepris sur d'autres fronts, notamment dans le cadre de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Le Burundi, pour sa part, y voit une opportunité de consolider sa politique de bon voisinage et de coopération régionale active.
Au terme des trois jours de travaux, les experts formuleront une série de recommandations qui seront soumises à l'approbation des hautes autorités des deux pays. Ces conclusions devraient aboutir à de nouveaux accords spécifiques, renforçant ainsi la coordination des actions sur le terrain.
La RDC et le Burundi montrent, par cette initiative, qu’une paix durable dans la région passe inévitablement par une approche commune, intégrée et résolue contre les menaces transfrontalières. Cette coopération bilatérale renforcée est un signal fort envoyé à toutes les forces hostiles à la paix, et un espoir renouvelé pour les populations riveraines de nos frontières.
Ali Haddad