RDC : Vital KAMERHE interpelle les voisins africains et accuse le RWANDA lors d'une conférence francophone

Lors de la 16ᵉ Conférence des présidents d’Assemblées de la Francophonie, à KIGALI, le président de l’Assemblée nationale congolaise, Vital KAMERHE, a vivement dénoncé le silence des pays frontaliers de la République démocratique du Congo face aux violences persistantes dans l’est du pays.

S’exprimant mardi 15 avril devant ses homologues francophones, KAMERHE a accusé le Rwanda d’ingérence militaire et a regretté l’absence de solidarité régionale.

«Aucun de nos neuf voisins n’a condamné le Rwanda», a-t-il déclaré. «Il est temps de mettre fin à l’hypocrisie.»

Cette prise de parole directe, survenue dans la capitale rwandaise, a immédiatement attiré l’attention des participants. KAMERHE s’adressait notamment à la délégation rwandaise présente dans la salle.

«Vous êtes entrés chez nous. Nous n’avons jamais franchi la frontière. Jamais favorisé les FDLR à semer le trouble chez vous», a-t-il poursuivi.

Conflit persistant dans l’est de la RDC

Les tensions entre la RDC et le RWANDA se sont intensifiées ces derniers mois, KINSHASA accusant KIGALI de soutenir le groupe armé du M23, actif dans la région du Nord-Kivu. Le RWANDA nie ces accusations, affirmant que ses intérêts sécuritaires sont menacés par la présence de milices hostiles sur le sol congolais, notamment les Forces démocratiques de libération du RWANDA (FDLR), issues des anciens responsables du génocide de 1994.

L’ONU et plusieurs organisations internationales ont toutefois publié des rapports faisant état d’un soutien militaire rwandais au M23, notamment en termes de logistique, d’armement et d’appui tactique.

Un appel à la solidarité régionale

Le message de KAMERHE s’inscrit dans une série d’initiatives congolaises visant à mobiliser l’opinion internationale. KINSHASA accuse les pays de la région, membres de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la SADC, de rester silencieux face aux violations répétées de sa souveraineté territoriale.

Malgré la médiation en cours menée par des acteurs régionaux et l’Union africaine, peu de progrès tangibles ont été réalisés sur le terrain. Le processus de LUANDA, censé ramener les belligérants à la table des négociations, est au point mort.

Un moment symbolique

En prenant la parole dans un forum francophone organisé à KIGALI, capitale d’un pays accusé d’implication directe dans le conflit, Vital KAMERHE a voulu marquer les esprits. Sa déclaration reflète l’exaspération grandissante de KINSHASA et la volonté d’alerter la communauté internationale.

Ni les autorités rwandaises ni les organisateurs de la conférence n’ont réagi officiellement à ses propos pour l’instant.

Ali Haddad 
Tags

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires
* Please Don't Spam Here. All the Comments are Reviewed by Admin.