RDC : SHADARY tacle encore TSHISEKEDI lors de l’anniversaire du PPRD

Les tensions politiques restent vives en République Démocratique du Congo. Lors de la célébration de l’anniversaire du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), RAMAZANI SHADARY, cadre influent du Front Commun pour le Congo (FCC), a vivement réagi aux récentes déclarations du président Félix-Antoine TSHISEKEDI. Une intervention qui relance les débats sur la légitimité du pouvoir en place et la place de l’opposition dans l’espace politique congolais.

Une riposte directe aux propos présidentiels

Sans nommer explicitement le chef de l’État, SHADARY a répliqué à une déclaration récente de TSHISEKEDI affirmant : «Qui peut vous interdire, vous garant de la nation, de consulter la population ?». Une phrase perçue comme une justification des initiatives présidentielles face aux critiques.

Dans une allocution mordante, SHADARY a lancé : «Vous avez toute la majorité, vous avez 480 députés nationaux, vous avez été élu à 73,5 % grâce à votre machine à voler, mais on vous a dit qu’il ne faut pas aller aux élections avant d’assainir l’espace politique. Vous vous êtes entêté, vous avez forcé. Pourquoi vous nous appelez FCC alors que vous nous avez déjà déboulonnés?»

Ces propos illustrent l’amertume persistante du FCC, relégué dans l’opposition depuis la rupture entre TSHISEKEDI et son prédécesseur KABILA en 2020.

Un contentieux électoral toujours brûlant

L’opposition, principalement représentée par le FCC, continue de contester les résultats des élections de décembre 2023. Elle dénonce un processus électoral biaisé, entaché d’irrégularités, et réclame un report qui aurait permis de garantir une compétition équitable.

La victoire écrasante de Tshisekedi, réélu avec 73,5 % des suffrages, et celle de son camp, l’Union Sacrée de la Nation (USN), qui a raflé 480 sièges à l’Assemblée nationale, sont perçues par le FCC comme le fruit d’un système verrouillé au profit du pouvoir en place.

Un FCC affaibli mais combatif

Exclu de nombreuses institutions, le FCC n’en demeure pas moins une force d’opposition active. Shadary, en prenant la parole, cherche à rappeler que l’ex-majorité présidentielle ne se résigne pas à l’effacement politique. Il accuse le régime actuel d’instrumentaliser les institutions et d’étouffer les voix dissidentes.

Vers un dialogue ou un bras de fer ?

Ces échanges musclés témoignent des profondes fractures qui divisent la classe politique congolaise. Alors que le président Tshisekedi multiplie les initiatives pour renforcer sa légitimité à travers des consultations populaires, l’opposition appelle à un dialogue politique inclusif, seul moyen, selon elle, de préserver la stabilité du pays.

La balle est désormais dans le camp du pouvoir : tendra-t-il la main à ses adversaires ou poursuivra-t-il sa trajectoire solitaire ?

Ali Haddad 
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