Dans un contexte où le numérique prend une place croissante dans la société congolaise, l’ancien ministre du Numérique, Désiré-Cashmir EBERANDE KOLONGELE Eberande, annonçait la création imminente d’une nouvelle structure : l’Agence Nationale de Cybersécurité (ANCY). Cette initiative, longtemps attendue, s’inscrit dans une volonté affichée de l’État congolais de réguler davantage le cyberespace.
Une réponse aux défis numériques croissants
Selon l’ancien ministre, l’ANCY aura pour mission principale de «bloquer tout site diffusant des contenus sanctionnés par le Code du numérique». Cette déclaration met en évidence la volonté de l’État de lutter contre les abus sur Internet, notamment :
* La diffusion de fausses informations,
* Les discours de haine,
* La cybercriminalité,
* Les contenus attentatoires à l’ordre public ou à la sécurité nationale.
Un pas vers la souveraineté numérique
La création de l’ANCY marque une étape vers une souveraineté numérique congolaise, alors que les menaces dans le cyberespace ne cessent de croître. Il s’agit aussi d’un moyen pour le gouvernement de renforcer les capacités de surveillance et de réaction face aux cyberattaques ou à l’utilisation malveillante des plateformes en ligne.
Des inquiétudes sur les libertés
Cependant, cette annonce soulève des inquiétudes parmi les défenseurs des droits numériques. Plusieurs voix s’élèvent pour demander plus de transparence sur le fonctionnement de l’ANCY, les critères de blocage des sites, et les garanties pour la protection de la liberté d’expression.
Car si la lutte contre la cybercriminalité est légitime, elle ne doit pas se faire au détriment des droits fondamentaux des citoyens. Le risque de dérives autoritaires ou de censure politique reste une préoccupation centrale.
La mise en œuvre concrète de l’ANCY reste à suivre de près. Sa structuration, son cadre légal, ainsi que les modalités de son action détermineront l’équilibre entre cybersécurité et libertés numériques en RDC.
Dans un pays où Internet devient un vecteur essentiel d’expression, d’innovation et de mobilisation sociale, cette agence pourrait bien devenir un acteur-clé… ou un point de tension.
Ali Haddad