Dans un contexte politique marqué par de nombreuses incertitudes et une gestion de plus en plus critiquée de la chose publique, le député national Delly Sessanga n’a pas mâché ses mots. Interrogé sur la situation actuelle du pays, il a évoqué l’un des mécanismes constitutionnels les plus lourds de conséquences : la démission du chef de l’État.
Pour Sessanga, il s’agit d’une disposition tout à fait légale et envisageable, inscrite dans la Constitution, qui permet de mettre fin au mandat présidentiel.
«La démission du chef de l'État constitue l’un des mécanismes prévus par la Constitution pour mettre fin à ses fonctions. Ce n’est nullement un sujet tabou », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que cette décision relève avant tout d’un devoir d’honnêteté et de responsabilité personnelle.
« Il revient au chef de l'État lui-même d’évaluer, à la lumière de ses performances et de ses capacités à diriger le pays, s’il est toujours apte à le faire ou non.»
Cette sortie intervient dans un climat où les tensions sociales, les difficultés économiques et les faiblesses institutionnelles fragilisent davantage la gouvernance. Delly Sessanga, connu pour son franc-parler et sa posture d’opposant ferme, dresse un constat inquiétant de l’évolution du pays.
« Au regard de la situation actuelle, j’ai le sentiment que le pays est plutôt en train de sombrer », a-t-il affirmé.
Par ces propos, le président du parti Envol ne remet pas seulement en question la légitimité du pouvoir en place, mais il interpelle aussi sur l’urgence d’un sursaut national, voire d’un changement de cap. Son appel résonne comme un signal fort lancé à la classe dirigeante et à l’opinion publique.
Reste à savoir si cette interpellation trouvera un écho au sein des institutions ou si elle sera, comme tant d’autres, noyée dans le tumulte politique habituel.
Ali Haddad