Après six ans de silence politique, l'ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph KABILA, s’apprête à faire son grand retour… par l’Est. Selon des sources proches de son entourage, c’est à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qu’il compte poser ses valises, loin de la capitale KINSHASA.
Un choix géographique lourd de symboles. Alors que l'Est du pays reste ravagé par les conflits armés, l'installation de l'ex-président dans cette zone suscite de nombreuses réactions.
Pour Olivier KAMITATU, ancien ministre et acteur politique influent, ce retour est "un signe fort" pour la stabilité du pays.
“Il montre que l’ancien président ne fuit pas les réalités de l’Est. Il revient là où le Congo saigne le plus”, a-t-il affirmé.
Mais cette initiative divise. Certains y voient une volonté sincère de contribuer à la pacification de la région. D’autres, plus sceptiques, parlent d’un calcul politique en vue des échéances à venir.
Joseph KABILA chercherait-il à reconstruire son image ? À peser de nouveau sur le jeu politique national ? Ou à poser les bases d’un retour en force de sa famille politique ?
Depuis la fin de son mandat en 2019, l’ex-chef de l’État s’est muré dans le silence, laissant la scène publique à ses successeurs. Son parti, le PPRD, et la plateforme FCC, ont perdu en influence, peinant à se repositionner face à l’Union sacrée du président Félix-Antoine TSHISEKEDI.
Ce retour, s’il se confirme, pourrait rebattre les cartes. À Goma, la population s’interroge déjà. “Pourquoi maintenant ? Et pourquoi ici ?” demande un habitant. D'autres, plus optimistes, espèrent que sa présence dans une région oubliée du pouvoir central pourrait attirer l’attention sur la situation sécuritaire et humanitaire dramatique.
Une chose est sûre : le retour de Joseph KABILA ne passera pas inaperçu. Le Congo observe. Et les Congolais attendent des actes.
Ali Haddad