RDC : Face au chaos politique, Me Moïse NYARUGABO appelle à la raison


Depuis l’annonce du retour au pays de Joseph KABILA, figure emblématique de l’opposition congolaise, le climat politique en République Démocratique du Congo semble basculer dans la confusion totale. Me Moïse NYARUGABO tire la sonnette d’alarme, dénonçant un comportement qu’il qualifie de "chaotique" de la part des autorités.

Des perquisitions intempestives, la saisie de biens tels que panneaux solaires et batteries, ainsi que l’abattage injustifié de bétail dans les provinces rurales, illustrent, selon lui, l’état de panique dans lequel est plongé le pouvoir. À la moindre rumeur d'une apparition publique de l'ancien président, les autorités multiplient décisions précipitées et mesures répressives : suspension du parti politique de KABILA, menaces de confiscation de ses biens, annonces d’actions judiciaires.

«Le pays est en train de devenir une prison à ciel ouvert», alerte Me NYARUGABO, dénonçant un climat où chaque déplacement ou initiative est soumis aux humeurs du pouvoir. Il fustige une gouvernance marquée par l’improvisation et le deux poids, deux mesures.

Une gestion à géométrie variable

Dans une déclaration cinglante, l’avocat et homme politique congolais dénonce :

Les privilèges du pouvoir en place : «Lui peut envoyer une délégation à Doha pour rencontrer les éléments du M23, franchir toutes les lignes rouges, et cela passe sous silence. Mais quiconque ose visiter Goma est aussitôt érigé en criminel sous prétexte de présence du M23.»

Les contradictions diplomatiques : «Lui peut librement discuter avec les autorités rwandaises à Doha ou à Washington, tandis que les autres citoyens se voient interdire tout contact ou déplacement vers l'Est.»

La restriction des libertés constitutionnelles : «Le droit d'aller et venir, pourtant garanti par la Constitution, est désormais confisqué, soumis aux caprices du "roi soleil".»

Un appel à la mémoire et à la modération

Me NYARUGABO rappelle également au président Félix-Antoine TSHISEKEDI un épisode marquant :

«Votre propre père, Étienne Tshisekedi, s’était rendu à Goma et à Kisangani alors sous contrôle du RCD. Il avait passé les troupes en revue et reçu les honneurs militaires, sans que ses biens soient saisis ni que son parti, l’UDPS, soit suspendu. Pourquoi aujourd'hui adopter une politique aussi répressive ?»

"Un peu de rationalité, s’il vous plaît," conclut-il, invitant les autorités à renouer avec l'État de droit et le respect des libertés fondamentales.

Ali Haddad 
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