RDC : Dialogue sélectif, la critique acerbe de Prince EPENGE envers Félix-Antoine TSHISEKEDI

Dans un climat politique déjà tendu en République Démocratique du Congo (RDC), la récente sortie de Prince Epenge, membre influent de l’opposition, jette de l’huile sur le feu. Dans une déclaration sans détour, il dénonce l'attitude du président Félix-Antoine TSHISEKEDI (qu'il appelle ironiquement « Félix Tshilombo ») face au dialogue national. Selon lui, le chef de l’État privilégierait les échanges avec les groupes armés au détriment de l’opposition politique légale et pacifique.

«Dialogue avec l’opposition politique, Félix Tshilombo dit NON. Dialogue avec l’opposition armée, Félix Tshilombo dit OUI, un grand OUI. Donc, les armes suffisent pour être écoutées et considérées», a-t-il déclaré.

Cette critique révèle une frustration grandissante au sein des partis d’opposition comme LAMUKA, qui peinent à obtenir une véritable reconnaissance politique sans recourir à la violence.
Pour EPENGE, ce comportement du pouvoir en place envoie un message dangereux : seul le recours aux armes permet d’être entendu et respecté.

Un climat d'injustice perçue

Depuis plusieurs mois, l'opposition politique réclame des discussions inclusives sur la situation sécuritaire, électorale et institutionnelle du pays. Pourtant, les démarches entreprises par LAMUKA et d'autres plateformes ont été systématiquement ignorées ou minimisées par le gouvernement. En parallèle, Félix-Antoine TSHISEKEDI a multiplié les initiatives de réconciliation et de négociation avec certains groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Ce deux poids, deux mesures est interprété par plusieurs analystes comme un affaiblissement des principes démocratiques au profit d'une logique de force.

Privilégier le dialogue avec les acteurs armés pourrait encourager, selon certains observateurs, une militarisation progressive de l'opposition politique. Si les revendications pacifiques sont ignorées tandis que les groupes armés sont écoutés, cela pourrait pousser certains à abandonner la voie démocratique pour la lutte armée, un scénario lourd de conséquences pour la stabilité nationale.

Appels à une révision de la stratégie

De nombreuses voix, aussi bien au sein de la société civile que de la classe politique, appellent Félix-Antoine TSHISEKEDI à ouvrir un dialogue sincère et inclusif avec toutes les forces vives du pays, y compris l’opposition politique non armée. Il y va, estiment-elles, de la consolidation de la paix et du renforcement de la démocratie en RDC.

Ali Haddad 
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