Dans un contexte de crise sécuritaire aggravée par la chute récente de Goma aux mains des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, s’est rendu à Béni ce jeudi pour une mission d’urgence. Objectif : coordonner une réponse gouvernementale ferme face à la progression des groupes armés dans le Nord-Kivu.
Une réunion cruciale du Conseil Provincial de Sécurité
Accompagné des hauts responsables militaires et administratifs, Shabani Lukoo a présidé une session extraordinaire du Conseil Provincial de Sécurité. Les discussions ont porté sur :
- L’évaluation des menaces après la prise de Goma et les risques d’extension des combats vers Béni et d’autres territoires.
- Le renforcement des dispositifs sécuritaires, incluant une meilleure coordination entre FARDC, police et services de renseignement.
- La sécurisation des civils, alors que des milliers de déplacés fuient les zones de combat.
Devant la presse, le Vice-Premier ministre a affirmé :
«Notre priorité est de rétablir l’autorité de l’État et de protéger les populations. Aucune concession ne sera faite face à l’agression étrangère et aux groupes armés.»
Vers une contre-offensive des FARDC ?
Si les détails opérationnels restent confidentiels, des sources militaires évoquent :
- Un rééquipement accéléré des troupes congolaises, avec l’appui de partenaires internationaux.
- Des opérations ciblées pour reprendre les localités occupées, en particulier autour de Goma.
- Une collaboration renforcée avec la MONUSCO et les pays de la SADC, dans l’attente d’un déploiement effectif de leurs forces.
"L’État ne vous abandonnera pas"
Face aux critiques sur l’inaction présumée de KINSHASA, SHABANI LUKOO a tenu à rassurer :
«Nous sommes conscients de vos souffrances. La reconquête du territoire et la stabilisation de la région sont engagées. La trahison des ennemis de la paix ne restera pas impunie.»
Cette visite intervient alors que les tensions entre la RDC et le Rwanda atteignent un niveau critique, avec des accusations répétées de soutien de KIGALI au M23. Les prochains jours seront décisifs pour juger de l’efficacité des mesures annoncées.
L’Est du Congo retient son souffle, entre espoir de reconquête et crainte d’une escalade.
Ali Haddad