La genèse du drame
L’affaire remonte à mars 2025, lorsqu’un incident oppose la garde rapprochée de la cheffe du gouvernement à un agent de la circulation, le brigadier Fiston KABEYA, en plein centre-ville de KINSHASA. L’altercation aurait dégénéré, menant à l’interpellation de KABEYA et à la mort, dans des circonstances troubles, d’un autre agent de la circulation, ce qui a déclenché une onde de choc dans l’opinion publique et au sein des institutions.
Le témoignage du commissaire KANZA
À la barre, Olivier KANZA a livré sa version des faits, affirmant que le brigadier KABEYA aurait proféré des injures à l’endroit de la Première ministre alors que celle-ci circulait en cortège officiel.
Selon lui, ces propos constituaient un flagrant délit d’outrage à une autorité publique, justifiant une interpellation immédiate.
Le commissaire a précisé qu’aucun acte de violence n’aurait été commis lors de cette interpellation. Après avoir escorté la Première ministre à la Primature, son équipe serait retournée sur les lieux pour appréhender KABEYA et le remettre aux autorités compétentes, notamment le commissaire supérieur BANGA.
Une affaire sensible et politisée
Ce procès suscite une vive émotion dans l’opinion publique. Certains y voient une dérive autoritaire de la sécurité rapprochée des institutions, tandis que d’autres défendent la nécessité de protéger l’image et l’autorité de l’État. Les partis d’opposition ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’"abus de pouvoir", tandis que la majorité appelle à laisser la justice suivre son cours.
Des ONG de défense des droits humains suivent de près le déroulement du procès et appellent à une enquête indépendante sur les circonstances exactes du décès de l’agent de la circulation. Des interrogations persistent sur le lien de causalité entre l’arrestation du brigadier et la mort survenue.
Un flou à éclairer le 23 avril
La Cour militaire a décidé de poursuivre l’instruction du dossier et a fixé la prochaine audience au 23 avril 2025. De nouveaux témoignages sont attendus, notamment ceux des autres policiers impliqués dans l’affaire, ainsi que de témoins civils.
Ce procès, au-delà de la seule question de responsabilité pénale, interroge la gestion du pouvoir, la relation entre les forces de sécurité et les citoyens, et la manière dont l’État congolais entend faire respecter les droits fondamentaux, même dans un contexte de protection rapprochée des plus hautes autorités.
Ali Haddad