Depuis le retrait du M23 de WALIKALE centre début avril, les habitants de KIBUA vivent dans l’angoisse. Sur l’axe WALIKALE-KIBUA, au Nord-Kivu, les découvertes d’explosifs abandonnés se multiplient. La dernière en date, survenue le week-end dernier, a particulièrement alarmé la population : quatre bombes non explosées ont été retrouvées dans des lieux très fréquentés.
Deux de ces engins ont été localisés au cœur du parking de KIBUA, une zone doublement sensible car elle sert aussi de marché pour les commerçants locaux. Les deux autres se trouvent dans la cour même de l’hôpital général de référence, ce que confirme le médecin directeur de l’établissement, Dr Isaac BIHANGO. Une autre bombe, abandonnée dans une école secondaire, a été récupérée par l’armée.
Mais malgré l’intervention partielle des militaires, la population s’estime laissée à elle-même. Les deux bombes du parking ont simplement été recouvertes de terre, une méthode jugée dérisoire par les habitants qui réclament leur désamorçage complet.
“C’est une bombe à retardement dans un lieu de vie”, déplore un commerçant du marché.
Les autorités sanitaires partagent cette inquiétude. Le docteur BIHANGO alerte sur le risque permanent que représente la présence de ces engins dans l’enceinte de l’hôpital. Les habitants, tout comme les soignants, demandent une action urgente des FARDC, mais les tentatives pour joindre les responsables militaires sont restées vaines.
Pendant ce temps, la peur plane toujours à KIBUA. Bien que le bourg soit sous contrôle de l’armée et des groupes d’autodéfense WAZALENDO, la proximité des rebelles AFC/M23, retranchés à KASHEBERE et KIBATI, maintient la région sous une tension palpable. Une paix fragile sur fond de menace explosive.
RMK