KINSHASA : Le camp policier LUFUNGULA devenu une bombe environnementale à LINGWALA

Au cœur de la commune de LINGWALA, précisément à l’avenue Itaga, au croisement MUSHI-ITAGA, en face du Camp LUFUNGULA, la situation s’est gravement détériorée. Jadis axe important pour les habitants et commerçants de la zone, l’avenue est aujourd’hui totalement abandonnée, transformée en un espace insalubre et dangereux.

Une avenue devenue impraticable

Ce qui frappe d'abord à Itaga, c’est l’état déplorable de la chaussée. La route est méconnaissable : nids-de-poule profonds, flaques d’eaux stagnantes, monticules d’ordures ménagères à perte de vue. Le sol est si endommagé qu’aucun véhicule ne peut plus y circuler, et même les motos, habituellement plus agiles, peinent à y passer.

Pire encore, l’avenue est devenue une véritable décharge sauvage. Les déchets s’y entassent sans aucune collecte régulière. Les odeurs pestilentielles, les mouches, les rats et autres nuisibles prolifèrent, mettant en péril la santé publique.

Des toilettes et douches à ciel ouvert

À cette dégradation s’ajoute un phénomène encore plus préoccupant : l’avenue sert désormais de toilettes publiques. En l'absence de sanitaires dans le camp militaire voisin, certains habitants y viennent faire leurs besoins en pleine rue. D'autres utilisent l'espace comme douche improvisée, exposant leur intimité à tous et aggravant l’insalubrité.

Les passants doivent slalomer entre les excréments humains, les flaques d'eau usée et les détritus pour espérer atteindre leur destination. Le sentiment d'abandon est total.

L'insécurité, une conséquence dramatique

Dans ce climat d'abandon, l'insécurité a trouvé un terrain fertile. Des groupes de jeunes désœuvrés rôdent, des agressions sont signalées, surtout à la tombée de la nuit. Les habitants, notamment les femmes et les enfants, vivent dans une peur constante. 
"Nous avons l'impression d'être oubliés par les autorités", témoigne un riverain sous couvert d'anonymat. 
"Sortir après 18 heures est devenu un risque que peu d'entre nous osent encore prendre."

Des boutiques ferment plus tôt, les écoles peinent à fonctionner normalement, et certains commerçants ont préféré abandonner leur activité.

Un appel pressant à l’action

Face à cette situation catastrophique, la population de LINGWALA lance un appel pressant aux autorités locales et nationales.
La réhabilitation de l’avenue ITAGA n'est plus un luxe mais une urgence absolue.

Demande des habitants

*La réhabilitation immédiate de la voirie.
* Le nettoyage et la collecte régulière des ordures.
* L’installation de toilettes publiques dignes.
* Le renforcement de la sécurité par des patrouilles policières.

"Nous voulons vivre dignement, pas survivre dans l'indignité," martèle un membre du comité local de développement.

Vivre dignement n'est pas un luxe

La situation de l’avenue ITAGA est le symbole d’un malaise plus large qui touche plusieurs quartiers de KINSHASA : le manque d'infrastructures de base, l'absence de services publics réguliers et l'insécurité croissante. Mais pour les habitants de LINGWALA, chaque jour qui passe est un défi.

Ils n’attendent pas des promesses, mais des actions concrètes, car comme ils le rappellent avec gravité : "Vivre dignement n'est pas un privilège. C'est un droit."

Ali Haddad 
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