Au cœur de la commune de Bandalungwa, un terrain municipal autrefois animé par les rires des jeunes et les matchs endiablés n’est plus qu’un champ de ruines.
Les grilles tordues par la rouille, les vestiaires effondrés et les herbes folles qui envahissent le bitume fissuré racontent une histoire trop familière : celle des promesses non tenues et de l’argent public englouti dans les trous noirs de la gestion opaque.
Un budget fantôme, des travaux invisibles
Il y a quelques mois, les autorités communales annonçaient fièrement la réhabilitation imminente du terrain. Des fonds avaient été débloqués, des entreprises sélectionnées, des délais annoncés. Pourtant, aujourd’hui, rien. Aucun chantier, aucun rapport, aucune explication.
Où sont passés les millions alloués à ce projet ?
Les habitants, eux, n’ont pas oublié. "On nous a menti", lance un jeune footballeur, devant ce qui reste des cages de but.
"Ils disent qu’ils veulent aider la jeunesse, mais en réalité, ils ne pensent qu’à leurs poches."
Le mur du silence
Interrogées à plusieurs reprises, les autorités locales bottent en touche. Le Bourgmestre adjoint évoque des "retards administratifs", le service des sports parle d’un "problème de prestataire", et le gouvernement provincial renvoie la balle à la commune.
Pendant ce temps, les documents officiels – s’ils existent – dorment dans un tiroir.
Qui est responsable ?
- La commune a-t-elle détourné les fonds ?
- L’entreprise chargée des travaux a-t-elle disparu avec l’argent ?
- Existe-t-il un audit qui pourrait éclaircir cette affaire ?
Questions pendantes...
Une jeunesse abandonnée
Dans un quartier où les espaces de loisirs sont rares, la disparition de ce terrain est une double peine.
"Au lieu de jouer au foot, beaucoup de mes amis traînent maintenant dans la rue", regrette un habitant.
Le terrain pourri de Bandalungwa n’est pas qu’un symbole de négligence, c’est aussi un terreau fertile pour la frustration et le désœuvrement.
Exigence de la vérité
Les contribuables ont le droit de savoir comment leur argent est dépensé. La société civile, les médias et les citoyens doivent demander des comptes :
1. Publication des budgets : Quel montant a été alloué, et à qui ?
2. Enquête indépendante : Où est passé l’argent ? Qui est responsable ?
3. Sanctions : En cas de détournement, les coupables doivent répondre de leurs actes.
Ce terrain pourrait être un lieu de vie, de sport, d’espoir. Mais aujourd’hui, il n’est que le reflet d’un système qui étouffe la jeunesse dans l’indifférence.
Assez de silence. Assez d’impunité.
L’argent public appartient au peuple. Il est temps de le réclamer.
JNC