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Le silence de Joseph KABILA, depuis la fin de son mandat en 2019, continue d’alimenter les spéculations. Aujourd’hui, son éventuel retour en République Démocratique du Congo suscite à la fois espoir et inquiétude dans la classe politique. Frédéric BOLA, ancien magistrat de la République, n’écarte pas une manœuvre stratégique aux lourdes implications.
Selon lui, deux options sont sur la table. La première, relativement apaisée, suppose une entente politique conclue entre KABILA et l’actuel président, Félix TSHISEKEDI. Dans ce cas, l’ex-chef de l’État rentrerait discrètement par Lubumbashi, son bastion historique du Haut-Katanga.
Ce scénario, selon BOLA, traduirait une volonté de préserver la stabilité politique tout en redessinant les équilibres de pouvoir à l’approche des prochaines échéances électorales.
Mais un second scénario, plus préoccupant, se profile également : celui d’un retour conflictuel, où KABILA, fort de son statut de sénateur à vie, reviendrait en position d’opposant. Toujours selon Bola, une telle posture pourrait réveiller les tensions politiques latentes, voire dégénérer en confrontation armée. Il évoque, en guise d’avertissement, le précédent tragique du Congo-Brazzaville, marqué par le face-à-face meurtrier entre Pascal LISSOUBA et Denis Sassou-Nguesso dans les années 1990.
Dans les deux cas, le choix de LUBUMBASHI comme point d’entrée semble stratégique.
« Un retour par Kisangani ou Goma ? Très peu probable. Ce n’est pas son style.», tranche Bola.
L’ancien président a toujours cultivé un certain sens du symbole : revenir par ses terres, là où son influence demeure intacte, serait un message fort adressé à ses partisans et à ses adversaires.
Pour l’heure, aucune confirmation officielle n’a été donnée sur les intentions réelles de Joseph KABILA. Mais à KINSHASA comme à LUBUMBASHI, les regards sont tournés vers l’horizon politique, où chaque mouvement de l’ancien président pourrait bien faire basculer l’équilibre fragile du pays.
Ali Haddad
