Après plus de trois semaines de discussions, les négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23/AFC, tenues dans la capitale qatarie, n’avancent pas. Aucune déclaration conjointe n’a pu être signée, et les positions restent figées.
En cause : un désaccord majeur sur la libération des prisonniers. Kinshasa, dans un geste d’apaisement, a relâché cinq détenus affiliés au M23, espérant en retour un retrait des rebelles de Walikale, dans le Nord-Kivu. Mais le M23 rejette ce geste, jugé symbolique et insuffisant.
Le mouvement rebelle exige davantage : une liste de plus de 700 prisonniers a été soumise aux autorités congolaises. Une demande jugée excessive par Kinshasa, qui craint de céder à une pression politique susceptible de fragiliser sa position interne.
Résultat : les pourparlers patinent, et l’impasse se prolonge. Les négociateurs butent sur la méfiance mutuelle et l’absence de mesures concrètes pour désamorcer la crise. Le retrait des troupes du M23 de certaines zones, notamment Walikale, reste suspendu à des concessions que le gouvernement congolais hésite à accorder.
Pendant ce temps, sur le terrain, la tension demeure. Les populations civiles, prises entre les lignes, continuent de payer le prix d’un conflit sans issue claire. La communauté internationale, qui observe les discussions avec attention, redoute un nouvel enlisement.
Sans percée diplomatique rapide, le dialogue de Doha risque de rejoindre la longue liste des tentatives avortées de résolution du conflit à l’Est de la RDC.
Ali Haddad