Aubin MINAKU et Emmanuel RAMAZANI SHADARY, deux figures influentes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), ont été entendus par l’auditorat militaire supérieur de la Gombe. Cette convocation intervient dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de complicité avec le mouvement rebelle M23-AFC et d'autres activités subversives, notamment en lien avec la milice Mobondo.
Une audition sous haute tension
Les anciens dignitaires du régime de Joseph KABILA ont répondu à l’appel de la justice militaire dans la journée. Après plusieurs heures d’audition, ils ont été autorisés à regagner leurs domiciles. Toutefois, des sources rapportent que leurs téléphones ont été saisis par les autorités judiciaires afin d’examiner leur contenu et d’assurer un suivi de l’enquête.
Aucun communiqué officiel n’a encore été publié pour préciser les conclusions de cette audition. Cependant, l'interdiction de quitter le territoire leur avait déjà été imposée dès la notification de leur convocation, une mesure qui souligne la sensibilité du dossier.
Un contexte politique tendu
Cette audition s’inscrit dans un climat politique marqué par une surveillance accrue des anciens cadres du régime KABILA, alors que le gouvernement du président Félix-Antoine TSHISEKEDI multiplie les efforts pour démanteler les réseaux soupçonnés de soutenir des groupes armés.
Le M23-AFC, groupe rebelle actif dans l’est du pays, est régulièrement accusé de recevoir des soutiens politiques et financiers en RDC. Quant à la milice Mobondo, elle est impliquée dans des violences interethniques dans la région de Mai-Ndombe.
L’enquête visant MINAKU et SHADARY pourrait ainsi s’inscrire dans une stratégie plus large de lutte contre l’impunité et les complicités politiques avec les groupes armés qui déstabilisent le pays.
Quelle suite pour l’enquête ?
Si MINAKU et SHADARY sont pour l’instant libres, la saisie de leurs téléphones et leur interdiction de voyager laissent présager une possible évolution de l’enquête. L'opinion publique attend désormais un éclaircissement officiel des autorités judiciaires sur les implications exactes des deux responsables du PPRD.
Dans un pays où les enquêtes visant des figures politiques influentes sont souvent perçues comme ayant une dimension politicienne, cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’échiquier politique congolais.
Ali Haddad