RDC : Le ministre de la Justice impose un permis d’exercice aux confessions religieuses

Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a lancé une opération visant à identifier les confessions religieuses en République démocratique du Congo (RDC) et à leur délivrer des permis d’exercice de culte. Cette initiative, qui suscite déjà de vives réactions, vise à réguler et structurer le paysage religieux du pays.

Un encadrement plus strict du secteur religieux

Selon les nouvelles directives, toute église ou confession religieuse devra désormais obtenir un permis d’exercice auprès du ministère de la Justice pour pouvoir fonctionner légalement. Cette mesure s’accompagne également d’une nouvelle réglementation territoriale : aucune église ne pourra s’installer à moins de 500 mètres d’une autre.

Cette réforme s’inscrit dans le cadre des résolutions de la commission multisectorielle Cultes et Associations, qui s’est réunie du 5 au 15 juillet dernier pour assainir et structurer le cadre de fonctionnement des associations sans but lucratif et des organisations religieuses.

Une initiative qui divise

Si certaines voix saluent cette initiative comme un moyen de lutter contre la prolifération incontrôlée des églises et d’assainir un secteur parfois marqué par des abus, d’autres y voient une entrave à la liberté religieuse.

Des responsables religieux dénoncent une « persécution » et une tentative du gouvernement de restreindre la liberté de culte, garantie par la Constitution congolaise. D’autres, en revanche, estiment que cette réglementation est nécessaire pour éviter les dérives et encadrer les nouvelles églises qui se multiplient sans contrôle.

Un débat ouvert sur la place du religieux en RDC

La RDC est un pays où la religion occupe une place centrale dans la vie sociale et politique. Avec des milliers d’églises indépendantes et une diversité confessionnelle importante, cette régulation pourrait marquer un tournant dans les relations entre l’État et les organisations religieuses.

Reste à savoir si cette initiative du gouvernement aboutira à une meilleure organisation du secteur religieux ou si elle provoquera une résistance accrue de certaines confessions. Dans tous les cas, le débat sur la liberté religieuse et l’encadrement du culte est relancé en RDC.

Ali Haddad 

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