Dans une interview exclusive accordée à la presse étrangère, notamment au journal sud-africain Sunday Times, l'ancien Président de la République Démocratique du Congo (RDC) et Sénateur à vie, Joseph Kabila, s'est exprimé sur la situation sécuritaire préoccupante à l'Est du pays. Il a affirmé que le retrait de toutes les armées étrangères opérant illégalement sur le sol congolais constitue une étape essentielle vers la paix.
Un message clair sur la souveraineté nationale
Joseph Kabila a insisté sur la nécessité pour les Congolais de prendre en main leur destin et de résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Selon lui, la médiation étrangère, bien qu’utile dans certains contextes, ne peut remplacer la connaissance profonde qu’ont les Congolais de leur propre pays. « Il n’y a pas un médiateur étranger qui connaît le Congo plus que les Congolais eux-mêmes », a-t-il déclaré avec fermeté.
Cette prise de position intervient alors que la RDC fait face à une insécurité persistante dans ses provinces orientales, exacerbée par la présence de groupes armés nationaux et étrangers. L'ancien chef d'État pointe notamment du doigt l'implication de certaines forces extérieures, accusées d’aggraver la situation au lieu d’y apporter des solutions durables.
Un appel à une solution congolaise
Favorable à un dialogue interne, Joseph KABILA rappelle que la stabilité du pays passe par une approche endogène.
«Les solutions congolaises aux problèmes congolais doivent primer», a-t-il martelé, tout en appelant les forces politiques et la société civile à jouer un rôle actif dans la pacification de l’Est.
Cette déclaration intervient dans un contexte où les relations entre la RDC et certains pays voisins sont tendues en raison des accusations d’ingérence et du soutien présumé à des groupes rebelles. Kinshasa a d’ailleurs multiplié les appels aux Nations Unies et à l’Union Africaine pour obtenir un appui diplomatique face à ces défis sécuritaires.
Un retour sur la scène politique ?
Si Joseph KABILA s'était fait discret depuis la fin de son mandat en 2019, cette prise de parole renforce les spéculations sur son éventuelle implication dans le débat politique national. Ses partisans voient en lui une figure d’expérience capable d’influencer les grandes décisions du pays, notamment sur la question de la souveraineté et de la sécurité nationale.
Alors que le débat sur la présence militaire étrangère en RDC reste un sujet brûlant, les propos de l’ancien président pourraient relancer la discussion sur la nécessité d’une autonomie stratégique pour le pays. Reste à savoir si ces déclarations auront un impact concret sur les politiques à venir et sur les initiatives en cours pour ramener la paix à l’Est.
Ali Haddad