Le vice-Premier ministre et ministre de transport, Jean-Pierre Bemba, a tenu à clarifier la politique d’enrôlement dans l’armée congolaise en affirmant que l’adhésion aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) était entièrement volontaire.
"Je n’oblige personne à rejoindre l’armée, tout comme je ne peux obliger mes enfants à le faire. C’est volontaire. Celui qui veut intégrer l’armée peut le faire. Moi-même, si le chef de l’État me demande de retourner dans l’armée, je le ferai", a déclaré Bemba.
Un message dans un contexte sécuritaire tendu
Cette déclaration intervient alors que la RDC continue de faire face à d’importants défis sécuritaires, notamment dans l’est du pays, où des groupes armés locaux et étrangers sèment l’instabilité. Le gouvernement a intensifié ses efforts pour renforcer les capacités des FARDC face aux menaces persistantes, notamment celles du M23 et des ADF.
Dans ce contexte, plusieurs initiatives ont été mises en place pour encourager les citoyens à s’engager dans l’armée, notamment des campagnes de recrutement et des appels à la mobilisation patriotique. Cependant, Bemba insiste sur le caractère volontaire de cet engagement, écartant toute idée d’enrôlement forcé.
Un appel au patriotisme et à la défense du territoire
En affirmant qu’il serait prêt à retourner lui-même dans l’armée si le président Félix Tshisekedi le lui demandait, Jean-Pierre Bemba envoie un message fort sur son engagement envers la défense nationale. Il encourage ainsi les Congolais à considérer l’armée comme une institution clé dans la préservation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays.
Toutefois, cette déclaration pourrait également être perçue comme une réponse aux préoccupations d’une partie de la population qui craint une éventuelle conscription ou pression accrue sur les jeunes pour rejoindre les forces armées dans le contexte actuel de guerre dans l’Est.
Perspectives et défis pour les FARDC
Alors que le gouvernement continue de réformer et de moderniser l’armée, plusieurs défis restent à relever, notamment l’amélioration des conditions de vie des soldats, l’équipement des forces et la lutte contre l’infiltration des groupes armés. L’efficacité des FARDC dépendra non seulement du nombre de recrues, mais aussi de la qualité de leur formation et de leur encadrement.
La déclaration de Bemba vise ainsi à rassurer l’opinion publique tout en maintenant un appel au patriotisme. Reste à voir comment cette position influencera la mobilisation au sein de l’armée et la perception des citoyens face à l’appel à défendre leur pays.
Ali Haddad