Libéré le 21 février dernier après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle, Jean-Marc KABUND ne considère pas sa sortie de prison comme une victoire complète. L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale et ex-allié du président Félix-Antoine TSHISEKEDI a profité de sa libération pour dénoncer l’incarcération prolongée de plusieurs généraux originaires du KATANGA, détenus sans jugement depuis des années.
Un retour sous tension
Jean-Marc KABUND, figure politique autrefois proche du pouvoir avant sa rupture avec TSHISEKEDI en 2022, a été arrêté et condamné à sept ans de prison en août de la même année. Son incarcération faisait suite à des accusations d’outrage au chef de l’État et d'autres infractions politiques. Sa libération récente, bien qu’accueillie comme un geste d’apaisement, ne l’a pas empêché de pointer du doigt ce qu’il considère comme des injustices persistantes dans le pays.
Dans une déclaration publique, KABUND a dénoncé la situation de plusieurs généraux katangais qu’il estime être détenus arbitrairement, sans procès équitable.
"Ils sont enfermés dans des cachots ou des prisons depuis des années sans aucune procédure judiciaire claire", a-t-il affirmé, appelant les autorités à prendre des mesures pour garantir le respect des droits fondamentaux.
Un climat politique sous pression
Cette sortie de KABUND intervient alors que la République démocratique du Congo est en proie à des tensions politiques et sécuritaires. La question des détenus politiques et militaires reste un sujet sensible, notamment dans un contexte où les relations entre le pouvoir et certaines figures de l’opposition sont toujours tendues.
Le KATANGA, province riche en ressources minières, a souvent été au cœur de rivalités politiques et militaires. Les accusations de KABUND risquent donc de raviver le débat sur l’équilibre du pouvoir et la gestion des forces de sécurité par le régime en place.
Un appel à la justice et à la transparence
En dénonçant ces détentions prolongées, Jean-Marc Kabund espère susciter une prise de conscience au sein des institutions judiciaires et politiques du pays.
"La justice ne peut être à géométrie variable", a-t-il insisté. Pour lui, la libération de prisonniers politiques et militaires ne doit pas être sélective mais plutôt s’inscrire dans une véritable réforme judiciaire garantissant des procès équitables.
Son plaidoyer soulève des interrogations : le gouvernement congolais répondra-t-il à ces accusations ? Une enquête sera-t-elle ouverte sur le sort des généraux katangais emprisonnés ?
En attendant, KABUND semble décidé à faire entendre sa voix, même après plusieurs mois passés derrière les barreaux.
Ali Haddad