Cinq généraux des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC) comparaissent actuellement devant la Haute Cour Militaire. Accusés de lâcheté, d’abandon des troupes, ainsi que d’abandon d’armements et de munitions, ils font face à une justice militaire décidée à restaurer la discipline au sein des forces de sécurité.
Un procès sous haute tension
Ces officiers supérieurs sont mis en cause pour leur rôle présumé dans la déroute des FARDC face à l’avancée du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Le 30 janvier 2025, les rebelles ont pris le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu, marquant un revers majeur pour l’armée congolaise. Selon l’accusation, les généraux auraient failli à leur devoir en abandonnant leurs positions, facilitant ainsi la progression du M23 et la perte de matériel militaire stratégique.
Ce procès fait suite à une décision du Ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, qui entend faire un exemple pour réaffirmer l’autorité et la discipline au sein des forces armées.
Un contexte sécuritaire préoccupant
La chute de Goma a provoqué un déplacement massif des populations et soulevé de nombreuses interrogations sur l’efficacité des FARDC dans la lutte contre le M23. L’armée congolaise est critiquée pour ses défaillances stratégiques et l’absence d’une riposte coordonnée face aux assauts des rebelles.
Dans ce climat de tension, l’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions majeures sur la hiérarchie militaire et la stratégie de défense du pays. Certains analystes estiment que cette procédure judiciaire pourrait aussi servir à identifier des failles structurelles et des responsabilités plus larges au sein de l’appareil sécuritaire congolais.
Si la culpabilité des accusés est reconnue, des sanctions sévères pourraient être prononcées, envoyant ainsi un signal fort aux autres officiers des FARDC et de la PNC. Toutefois, les détails de l’instruction restent encore partiellement confidentiels, et la défense des généraux accuse le pouvoir de vouloir faire des "boucs émissaires" de ces officiers dans un contexte de crise nationale.
Le procès se poursuit, et le verdict sera scruté de près, tant en RDC qu’à l’international.
Ali Haddad