Analyste géopolitique et Expert en négociation diplomatique
Dans le contexte international post-pandémique, le monde brûle, entre guerre ukrainienne et crise majeure à Taïwan. Le multilatéralisme semble en crise, y compris au sein de sa maison mère, les Nations unies, qui peinent à prévenir les nouveaux conflits.
Depuis plusieurs années, on constate que des pays tentent de jouer les médiateurs dans leur propre région, mais également en dehors. À l’instar de l’Égypte, qui a récemment permis de conclure la trêve entre Israël et le Jihad islamique à Gaza, le Qatar, qui y a aussi joué un rôle, poursuit sa stratégie d’influence et de pivot géopolitique dans ce sens. Un rôle qui lui réussit plutôt bien sur des dossiers souvent très difficiles.
Depuis deux ans, les dirigeants qataris ont progressé en géographie africaine.
La méthode qatarie, à savoir :
- se rendre utile par la médiation,
- ne pas exiger de relations exclusives a fini par forcer les portes des capitales africaines.
Ainsi, depuis plusieurs mois, Doha occupe une place majeure dans la reprise du dialogue autour de l’accord sur le nucléaire iranien entre Washington, les Européens et Téhéran.
Déjà félicité par António Guterres pour s’être présenté en nouvelle plateforme de dialogue mondial, le Qatar a en réalité mis en place, depuis bien longtemps, une véritable stratégie visant à étoffer son soft-power et son hard-power. Depuis les années 2000, le pays cherche à se placer sur l’échiquier planétaire non seulement pour peser dans les décisions mondiales, mais aussi pour garantir sa survie en se rendant indispensable au niveau géopolitique.
En conclusion, le Qatar entend aujourd’hui se construire un réseau diplomatique africain digne de ce nom.