La tension monte en République Démocratique du Congo (RDC) alors qu’un procès contre l’ancien président Joseph Kabila semble imminent. C’est du moins ce qu’a affirmé Éric Nyindu, directeur de la presse présidentielle, lors d’une récente intervention médiatique.
Une procédure judiciaire en préparation
Selon Éric Nyindu, la justice congolaise dispose d’éléments solides contre l’ancien chef d’État. « Un procès contre Joseph Kabila, ça se fera. Les éléments sont là, les enquêtes sont en cours, vous verrez dans les jours et les semaines qui suivent. Les preuves sont là », a-t-il déclaré avec fermeté.
Ces propos viennent confirmer les soupçons qui pèsent sur Joseph Kabila, accusé par certains membres du gouvernement actuel d’être impliqué dans des activités subversives contre le régime du président Félix Tshisekedi.
Les liens présumés entre Kabila et les groupes rebelles
Depuis plusieurs mois, Joseph Kabila est soupçonné d’entretenir des relations avec des mouvements armés opérant à l’est du pays, notamment le Mouvement du 23 mars (M23) et l’Alliance Fleuve Congo (AFC). En avril 2024, Éric Nkuba, conseiller stratégique de Corneille Nangaa (leader de l’AFC), avait affirmé que l’ancien président était en contact avec des responsables militaires du M23.
En février 2025, Félix Tshisekedi lui-même a accusé Joseph Kabila d’être impliqué dans les troubles sécuritaires qui secouent la région du Nord-Kivu. Selon le chef de l’État, l’AFC, qui mène une rébellion active contre le gouvernement, serait une émanation directe des réseaux de l’ancien régime.
Une réponse musclée du camp Kabila
Face à ces accusations, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti de Joseph Kabila, a dénoncé une tentative de diabolisation orchestrée par le pouvoir en place. Dans une déclaration récente, les proches de l’ancien président ont qualifié ces poursuites judiciaires de « règlement de comptes politique » visant à l’écarter définitivement de la scène politique congolaise.
Joseph Kabila, qui s’était fait discret depuis la fin de son mandat en 2019, est récemment sorti du silence pour critiquer la gestion du pays par Félix Tshisekedi. Il a notamment dénoncé une gouvernance qu’il considère comme autoritaire et a mis en garde contre une réforme constitutionnelle qui pourrait prolonger le pouvoir du président actuel.
Un climat politique sous haute tension
L’annonce de ce procès potentiel intervient dans un contexte particulièrement tendu en RDC. La situation sécuritaire dans l’Est du pays reste préoccupante, avec des affrontements réguliers entre l’armée congolaise et le M23.
L’opinion publique reste divisée sur l’opportunité d’un procès contre Joseph Kabila. Certains estiment qu’il s’agit d’une nécessité pour la justice et la stabilité du pays, tandis que d’autres y voient une manœuvre politique visant à neutraliser un rival de taille avant les prochaines échéances électorales.
Quoi qu’il en soit, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’ancien président, qui pourrait bientôt être convoqué devant la justice congolaise
Leroi SUMAIDI