ÉDITORIAL : Le tambour de la radio bat plus fort que le marteau du juge



Par Jean-Baptiste KABEYA KAYEMBA
Journaliste et étudiant en Master à l'Université Officielle de Mbuji-Mayi

Dans un État de droit, il est souvent admis que la justice doit réparer toute atteinte à l'honneur. Toutefois, une réflexion approfondie sur le rôle des médias et la liberté de la presse révèle que le recours systématique à la voie judiciaire n’est pas toujours la meilleure option pour rétablir une réputation ternie, notamment dans l'opinion publique.

Prenons l'exemple d'une fausse accusation relayée par un média, selon laquelle un établissement exploiterait ses employés sans rémunération. Admettons que cette allégation soit infondée. Faut-il absolument saisir la justice pour laver l'honneur de l'institution visée ? La réponse, bien souvent, est non.

L'audience au tribunal : Une  réhabilitation limitée 

Même si un tribunal condamnait le journaliste ou le média fautif, l'impact de ce jugement resterait confiné aux quelques personnes présentes dans la salle d'audience. Pendant ce temps, des milliers, voire des millions d'auditeurs auront déjà entendu l'information incriminée, et leur perception sera gravement altérée. Comme l’écrivait l’avocat et juriste Emmanuel Derieux : « La condamnation judiciaire, dans bien des cas, ne parvient jamais à atteindre le public qui a entendu la première information. » Ainsi, le mal est fait. Le jugement peut-il réellement effacer cette fausse image gravée dans l'esprit du public ? La réponse est loin d'être évidente.

Le droit de réponse : Une solution plus rapide et plus efficace 

Face à ce dilemme, la loi congolaise sur la liberté de la presse, en son chapitre 2, section 3, offre une solution bien plus pragmatique : le droit de réponse. Comme le précise l'article 104, toute personne citée ou mise en cause dans une publication ou une émission peut exercer ce droit gratuitement, permettant ainsi de corriger une information erronée. Cette démarche, simple et rapide, offre à l'individu lésé une opportunité de s’adresser directement au même public et dans les mêmes conditions que l'information initiale. L’article 109 garantit même que la réponse sera publiée au même endroit et sous la même forme que le contenu qui l’a provoquée, assurant une réhabilitation équivalente.

En d’autres termes, pourquoi s’engager dans une longue et coûteuse procédure judiciaire quand une réhabilitation immédiate est possible par le biais du même média qui a diffusé l’erreur ? Comme le disait le philosophe français Jean-Jacques Rousseau : « Le plus court chemin entre deux vérités dans le domaine réel passe par la liberté de presse. »

*LE DIALOGUE AVEC LES MÉDIAS : UN OUTIL PUISSANT*

Au lieu d'opter pour la justice comme premier recours, il est souvent plus sage de dialoguer avec les journalistes. Dans la pratique, le travail journalistique est soumis à des contraintes logistiques importantes, et il arrive que certaines informations ne soient pas vérifiées de manière optimale. Cela ne justifie pas les erreurs, mais cela ouvre la voie à un dialogue constructif. Le droit de réponse, en tant qu'outil de régulation, permet justement d'éviter les contentieux inutiles et de rétablir l’honneur sans verser dans les procès à répétition.

En effet, comme l'affirme Denis Ruellan, spécialiste en éthique journalistique, « l’accès à la parole publique, via le droit de réponse, est une arme plus puissante que le recours judiciaire, qui ne fait souvent qu’amplifier le conflit. »

*LES INSTANCES DE RÉGULATION COMME ARBITRES*

Il est important de rappeler que des instances de régulation comme l'UNPC, l'OMEC et le CSAC veillent à ce que les journalistes respectent les règles déontologiques de leur profession. En cas de fautes professionnelles, ces instances sont les premiers recours, avant même de penser à un tribunal. Il ne s'agit pas ici des infractions de droit commun (telles que le viol ou l'insulte publique), mais des délits de presse où la régulation interne doit être privilégiée. En optant pour le dialogue et les mécanismes de droit de réponse, nous faisons le choix de la responsabilité, de la réconciliation et de la clarté.

*LA RÉHABILITATION PASSE PAR LA VÉRITÉ, PAS LE TRIBUNAL*

En fin de compte, le recours au droit de réponse est la meilleure stratégie pour restaurer l’honneur terni par une information erronée.
Cette vérité, c’est dans l'opinion publique qu’elle doit être rétablie, et non dans le huis clos d’une salle d’audience.

Plutôt que d’alimenter les tensions avec des procédures judiciaires longues et contre-productives, il est souvent plus judicieux de répondre publiquement et promptement aux erreurs, et de permettre à la vérité de retrouver sa place sur les ondes qui l’ont altérée.
Le tribunal ne réhabilite pas l'honneur ; c'est l'opinion publique qui le fait.

Face à ce dilemme, la loi congolaise sur la liberté de la presse, en son chapitre 2, section 3, offre une solution bien plus pragmatique : le droit de réponse. Comme le précise l'article 104, toute personne citée ou mise en cause dans une publication ou une émission peut exercer ce droit gratuitement, permettant ainsi de corriger une information erronée. Cette démarche, simple et rapide, offre à l'individu lésé une opportunité de s’adresser directement au même public et dans les mêmes conditions que l'information initiale. L’article 109 garantit même que la réponse sera publiée au même endroit et sous la même forme que le contenu qui l’a provoquée, assurant une réhabilitation équivalente.

En d’autres termes, pourquoi s’engager dans une longue et coûteuse procédure judiciaire quand une réhabilitation immédiate est possible par le biais du même média qui a diffusé l’erreur ? Comme le disait le philosophe français Jean-Jacques Rousseau : «Le plus court chemin entre deux vérités dans le domaine réel passe par la liberté de presse.»

Le dialogue avec les médias : Un outil puissant 

Au lieu d'opter pour la justice comme premier recours, il est souvent plus sage de dialoguer avec les journalistes. Dans la pratique, le travail journalistique est soumis à des contraintes logistiques importantes, et il arrive que certaines informations ne soient pas vérifiées de manière optimale. Cela ne justifie pas les erreurs, mais cela ouvre la voie à un dialogue constructif. Le droit de réponse, en tant qu'outil de régulation, permet justement d'éviter les contentieux inutiles et de rétablir l’honneur sans verser dans les procès à répétition.

En effet, comme l'affirme Denis Ruellan, spécialiste en éthique journalistique, «l’accès à la parole publique, via le droit de réponse, est une arme plus puissante que le recours judiciaire, qui ne fait souvent qu’amplifier le conflit.»

Les instances de régulation comme arbitres 

Il est important de rappeler que des instances de régulation comme l'UNPC, l'OMEC et le CSAC veillent à ce que les journalistes respectent les règles déontologiques de leur profession. En cas de fautes professionnelles, ces instances sont les premiers recours, avant même de penser à un tribunal. Il ne s'agit pas ici des infractions de droit commun (telles que le viol ou l'insulte publique), mais des délits de presse où la régulation interne doit être privilégiée. En optant pour le dialogue et les mécanismes de droit de réponse, nous faisons le choix de la responsabilité, de la réconciliation et de la clarté.

La réhabilitation passe par la VÉRITÉ, et non pas par le TRIBUNAL 

En fin de compte, le recours au droit de réponse est la meilleure stratégie pour restaurer l’honneur terni par une information erronée.
Cette vérité, c’est dans l'opinion publique qu’elle doit être rétablie, et non dans le huis clos d’une salle d’audience.

Plutôt que d’alimenter les tensions avec des procédures judiciaires longues et contre-productives, il est souvent plus judicieux de répondre publiquement et promptement aux erreurs, et de permettre à la vérité de retrouver sa place sur les ondes qui l’ont altérée.
Le tribunal ne réhabilite pas l'honneur ; c'est l'opinion publique qui le fait.

JB KABEYA 

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