L’ancien Premier ministre, Augustin MATATA PONYO, a récemment pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation judiciaire à des fins politiques. Selon lui, le dossier BUKANGA LONZO, remis sur le devant de la scène, viserait à le contraindre à rejoindre l’Union Sacrée de la Nation, une plateforme initiée par le président Félix-Antoine TSHISEKEDI.
Une affaire réactivée à des fins politiques ?
Dans une interview exclusive, Matata Ponyo a affirmé que son refus d’intégrer l’Union Sacrée serait à l’origine de la relance de ce dossier judiciaire.
«Ce dossier n’existe que parce que j’ai refusé d’adhérer à l’Union Sacrée de la Nation», a-t-il déclaré, suggérant qu’il s’agit d’un moyen de pression pour l’amener à participer au dialogue politique et à un éventuel gouvernement d’union nationale.
Le projet BUKANA LONZO, initié sous son mandat pour booster l’agriculture congolaise, a été marqué par des allégations de détournement de fonds. Toutefois, l’ancien chef du gouvernement estime que cette affaire est instrumentalisée et exploitée dans un contexte où le pouvoir cherche à rallier un maximum de forces politiques.
L’Union Sacrée : Une plateforme sous-tension
Créée dans un contexte de crise politique et sécuritaire, l’Union Sacrée de la Nation vise à unir les forces politiques autour de la gouvernance de Félix-Antoine TSHISEKEDI. Toutefois, plusieurs figures de l’opposition, dont MATATA PONYO, perçoivent cette initiative comme une tentative d’absorption des opposants sous contrainte.
«On veut m’y faire entrer par la menace», a-t-il affirmé, dénonçant une stratégie de marginalisation des voix dissidentes. Son rejet catégorique de cette initiative illustre les profondes divisions qui persistent au sein du paysage politique congolais.
Les conséquences d’un refus
Le refus de Matata Ponyo d’adhérer à l’Union Sacrée pourrait avoir des répercussions tant sur sa carrière politique que sur l’équilibre des forces en RDC. Cette situation met en lumière la manière dont le dialogue politique est mené et la place réservée à l’opposition dans la gestion du pays.
Pour l’ancien Premier ministre, l’essentiel reste la liberté de choix politique, qu’il estime menacée par des pressions et des manœuvres judiciaires. Il se pose en défenseur d’une opposition indépendante et refuse toute tentative de manipulation.
Un bras de fer politico-judiciaire en perspective
Le dossier BUKANA LONZO apparaît ainsi comme un enjeu dépassant le simple cadre judiciaire. Il s’inscrit dans un rapport de force plus large entre le pouvoir en place et ses opposants. L’avenir dira si cette affaire évoluera vers un véritable procès ou si elle restera un levier de pression dans le jeu politique congolais.
Une chose est certaine : MATATA PONYO ne semble pas prêt à céder aux pressions et continue à défendre son indépendance politique face aux dynamiques actuelles du pouvoir en RDC.
Leroi SUMAIDI