Dans un contexte de tensions croissantes en République démocratique du Congo (RDC), Aubin MINAKU, vice-président du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a pris la défense de l’ancien président Joseph KABILA. Il rejette toute implication de ce dernier dans l’agression de la RDC par le Rwanda, ainsi que dans les conflits internes, notamment celui des Mobondo dans l’Ouest du pays.
Une tentative de "salir inutilement" Joseph KABILA ?
Selon Aubin MINAKU, les accusations portées contre l’ancien président sont infondées et relèvent d’une stratégie visant à ternir son image. Il s’appuie sur les rapports des Nations unies et de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC) pour étayer son propos :
«Vous n’avez qu’à lire les rapports du Secrétaire général des Nations unies depuis trois ans, vous n’avez qu’à lire les rapports de la cheffe de la MONUSCO depuis trois ans. Vous ne trouverez le nom de Joseph Kabila ni dans l’un ou l’autre rapport. Ni en ce qui concerne le dossier de l’Est, ni en ce qui concerne le dossier Mobondo. Nous pensons que c’est tout juste une certaine tactique mise en œuvre par certains d’entre nous pour salir inutilement le nom de notre leader.»
Ces propos interviennent alors que la RDC accuse le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle du M23, qui déstabilise l’Est du pays.
Un contexte de tensions politiques et sécuritaires
Depuis plusieurs années, l’Est de la RDC est en proie à des conflits armés impliquant plusieurs groupes rebelles, dont le M23, qui serait appuyé par KIGALI selon KINSHASA et plusieurs rapports d’organisations internationales. Cette situation a conduit à une montée des tensions entre la RDC et le Rwanda, aggravant une crise sécuritaire déjà préoccupante.
Parallèlement, à l’Ouest du pays, le conflit dit des "Mobondo" a émergé, opposant des milices locales aux forces de sécurité, alimentant l’instabilité dans cette région qui était jusqu’ici relativement épargnée par les violences.
Dans ce climat explosif, la scène politique congolaise est elle aussi en ébullition. Les partisans du président Félix-Antoine TSHISEKEDI et ceux de Joseph KABILA s’affrontent sur plusieurs fronts, chacun accusant l’autre de manœuvres politiques et de responsabilités dans la crise actuelle.
Une instrumentalisation politique ?
Les déclarations d’Aubin MINAKU traduisent une méfiance vis-à-vis de certaines accusations portées contre Joseph KABILA et son entourage. Pour le PPRD, l’ancien président est la cible de manœuvres visant à l’affaiblir politiquement, surtout en vue des enjeux futurs.
Alors que la RDC cherche à mobiliser la communauté internationale face à l’agression dont elle se dit victime de la part du Rwanda, la classe politique congolaise reste divisée sur les responsabilités internes et les solutions à apporter à la crise sécuritaire qui perdure.
La question reste donc ouverte : Joseph KABILA est-il réellement écarté de toute responsabilité, comme le soutient Aubin MINAKU, ou s’agit-il d’une bataille politique autour de l’image de l’ancien président dans un contexte de tensions exacerbées ?
Ali Haddad