La scène politique congolaise est marquée par une nouvelle tension entre le pouvoir en place et l’opposition. Le Front Commun pour le Congo (FCC), le regroupement politique de l’ancien président Joseph Kabila, a affiché son indifférence face aux consultations lancées par le chef de l’État, Félix-Antoine TSHISEKEDI. Ces discussions, censées débuter ce lundi, visent à trouver des solutions à la crise politique actuelle.
Un refus catégorique du FCC
Raymond Tshibanda, coordonnateur du FCC, a fermement rejeté l’initiative présidentielle, affirmant que cette démarche ne concerne en rien sa plateforme politique. Selon lui, les institutions mises en place après les élections de décembre 2023 sont illégitimes en raison de «violations des lois en vigueur et d’une fraude d’une ampleur sans précédent».
Dans un communiqué, le FCC insiste sur le fait que cette prétendue illégitimité constitue la racine même de la crise actuelle.
«Elle ne peut être ignorée ni exclue des débats, si les consultations doivent réellement viser à résoudre la crise», a déclaré Raymond TSHIBANDA.
Un dialogue sous tension
Cette prise de position du FCC accentue la polarisation politique en République Démocratique du Congo. D’un côté, le pouvoir en place tente de rassembler les forces politiques et sociales du pays autour d’un dialogue national. De l’autre, une partie de l’opposition, notamment le FCC, refuse de reconnaître la légitimité des institutions et exclut toute participation à un cadre qu’elle considère biaisé.
Pour Félix-Antoine TSHISEKEDI, ces consultations sont une occasion de renforcer sa légitimité et de donner une réponse institutionnelle aux contestations post-électorales. En revanche, pour l’opposition, elles s’apparentent davantage à une manœuvre politique destinée à entériner un pouvoir qu’elle juge usurpé.
Quelles perspectives pour la suite ?
Le refus du FCC de participer aux consultations pourrait limiter la portée de cette initiative présidentielle. Toutefois, il reste à voir si d’autres forces politiques et sociales accepteront de s’y engager, ce qui pourrait affaiblir la position du camp Kabila sur l’échiquier politique.
Dans ce contexte tendu, la crise risque de se prolonger, avec des institutions contestées et un dialogue politique au point mort. L’issue de cette impasse dépendra de la capacité des acteurs politiques à privilégier l’intérêt général du pays plutôt que les calculs partisans.
Ali Haddad