Le 24 février 2025, la Cour de cassation de la République démocratique du Congo (RDC) a rendu son verdict dans l'affaire des forages d'eau, un projet de 400 millions de dollars visant à installer 1 000 unités de pompage et de traitement d'eau à travers le pays. François RUBOTA, ancien ministre du Développement rural, a été condamné à trois ans de prison pour conflit d'intérêts, tandis que l'opérateur économique Mike KASENGA a été acquitté.
Cette décision judiciaire a suscité une vive réaction de la société civile. Le panel d'experts, dirigé par Dieudonné MUSHAGALUSA, a exprimé son indignation face à ce qu'il considère comme une incohérence dans le jugement. Il s'interroge sur le fait que, dans des circonstances similaires, une seule personne soit condamnée tandis que les autres sont acquittées. MUSHAGALUSA souligne que cette situation alimente les soupçons de mauvaise gouvernance et d'impunité en RDC.
Le projet des forages, initié en 2021, avait pour objectif de pallier la crise de l'eau en RDC. Cependant, des irrégularités et des soupçons de corruption ont entaché son exécution, suscitant la colère de la population. Des organisations de la société civile ont dénoncé une possible surfacturation des travaux, le coût global du projet s'élevant à 400 millions de dollars américains, soit 400 000 dollars par forage, ce qui inquiète l'opinion publique en RDC.
Face à cette situation, MUSHAGALUSA appelle le président de la République à intervenir en tant que garant de la justice et magistrat suprême. Il estime qu'une action du chef de l'État est nécessaire pour rétablir la confiance de la population dans les institutions judiciaires et assurer une justice équitable et transparente.
L'affaire des forages est loin d'être close. La société civile, soutenue par plusieurs organisations, entend poursuivre son combat pour faire toute la lumière sur cette affaire, estimant qu'il en va de l'avenir de la justice en RDC.
Ali Haddad