Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de «déclarations fallacieuses» du ministre des Transports, Jean-Pierre BEMBA. Lors d’un meeting tenu le 25 février à Bandundu, dans la province du Kwilu a insinué une implication de l’ancien président Joseph KABILA dans la crise liée à la milice Mobondo.
Dans un communiqué officiel, le PPRD exprime son « indignation » face à ces accusations qu’il juge «incohérentes et absurdes». Le parti rappelle que la milice Mobondo est née d’un conflit foncier entre les communautés locales, en particulier autour de la vente de terres ancestrales aux fermes de Kingakati, un territoire historiquement lié à des membres de la tribu Teke.
Une crise sécuritaire instrumentalisée ?
Depuis plusieurs années, la milice Mobondo est au cœur d’un conflit meurtrier dans l’ouest du pays, opposant les communautés Yaka et Teke. Ce groupe armé, accusé d’exactions contre les forces de l’ordre et la population civile, est devenu un enjeu politique majeur.
L’accusation portée contre Joseph KABILA par Jean-Pierre BEMBA s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les anciens et actuels dirigeants se livrent une bataille d’influence. Pour le PPRD, impliquer son leader historique dans cette crise relève d’une manœuvre visant à «détourner l’opinion publique des véritables responsabilités».
Une guerre de positionnement ?
L’échange musclé entre le PPRD et Jean-Pierre Bemba reflète une fracture persistante entre les figures politiques de la RDC. Alors que l’ancien président Joseph Kabila reste une personnalité influente, notamment en tant que sénateur à vie, Jean-Pierre Bemba, ancien chef de guerre et figure clé du gouvernement actuel, cherche à renforcer son assise dans l’arène politique.
Cette controverse pourrait exacerber davantage les tensions politiques à l’approche d’échéances électorales ou de décisions majeures sur la gestion des conflits internes. Pendant ce temps, les populations des provinces touchées par la crise Mobondo continuent de subir les violences, dans un climat d’incertitude grandissant.
L’avenir dira si cette polémique restera un simple affrontement verbal ou si elle aura des répercussions plus profondes sur le paysage politique congolais.
Ali Haddad