Des témoins et des responsables locaux ont confirmé la présence des rebelles au centre de Bukavu dès le dimanche matin, malgré les affirmations tardives de la présidence congolaise selon lesquelles la ville restait sous contrôle gouvernemental.
Le porte-parole du M23, Willy Ngoma, a publié des preuves de leur occupation sur les réseaux sociaux. Les habitants de Bukavu ont rapporté avoir vu des combattants du M23 se déplacer dans la ville, avec des tirs sporadiques entendus depuis le principal camp militaire. Certains résidents ont même applaudi l'arrivée des rebelles.
Cette escalade a suscité des inquiétudes internationales quant à un conflit régional plus large. Le Royaume-Uni a condamné cette violation de la souveraineté de la RDC et de la Charte des Nations Unies, appelant à un cessez-le-feu immédiat et au retrait de toutes les troupes rwandaises du territoire congolais. De même, la France a demandé l'arrêt de l'offensive du M23 et le retrait des forces rwandaises.
La progression du M23 et des Forces de défense rwandaises vers le Sud-Kivu, notamment vers Bukavu, a exacerbé les tensions régionales. Des rapports indiquent que des troupes congolaises, des milices alignées sur le gouvernement connues sous le nom de Wazalendo, et des mercenaires étrangers se sont rendus aux troupes rwandaises en RDC. Cette situation rappelle les guerres dévastatrices de la fin des années 1990 et du début des années 2000, qui ont impliqué plusieurs armées africaines et causé la mort de millions de Congolais.
Les efforts diplomatiques pour instaurer un cessez-le-feu immédiat se multiplient. Les dirigeants des pays d'Afrique australe et de l'Est, réunis en sommet en Tanzanie, ont appelé à la cessation des hostilités dans l'Est de la RDC. Cependant, la situation sur le terrain reste volatile, avec des risques accrus de déstabilisation régionale.
Rédaction