La République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à une nouvelle escalade de violence. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu, après une offensive éclair. Cette avancée intervient quelques semaines après la chute de Goma, dans le Nord-Kivu, marquant un tournant décisif dans le conflit qui secoue l’est du pays depuis des décennies.
L’administration provinciale déplacée à Uvira
Face à la progression des rebelles, le président Félix Tshisekedi a exprimé sa solidarité avec les populations du Sud-Kivu et a ordonné au gouverneur, Jean-Jacques Purusi Sadiki, d’assurer la gestion de la province depuis Uvira.
«Le Chef de l'État lui a exprimé toute sa compassion et sa proximité envers ses compatriotes du Sud-Kivu qui vivent sous le joug des envahisseurs», a déclaré une source officielle.
Cependant, Uvira elle-même est confrontée à une insécurité croissante. Des affrontements entre les forces armées congolaises et des groupes armés locaux ont aggravé la situation, entraînant pillages et violences. L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a dû réduire ses effectifs dans la région en raison du climat d’instabilité.
Un bilan humain et humanitaire dramatique
Les combats ont causé la mort d’environ 3 000 personnes, tandis que 350 000 habitants ont été contraints de fuir leurs foyers. La situation humanitaire est critique, avec des milliers de déplacés manquant de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux.
L’ONU a exprimé son inquiétude face à cette crise qui menace de dégénérer en un conflit régional. De son côté, le Royaume-Uni a suspendu son aide au Rwanda, accusé d’appuyer le M23, une décision qui accentue les tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa.
Un avenir incertain pour l’est du Congo
Alors que la communauté internationale intensifie ses efforts diplomatiques, la situation sur le terrain reste incertaine. Les Forces Armées de la RDC (FARDC), appuyées par des groupes d’autodéfense locaux, tentent de contenir l’avancée des rebelles.
Si le front militaire est critique, le volet diplomatique sera déterminant dans la résolution de cette crise. Le peuple congolais, quant à lui, attend avec espoir des mesures concrètes pour mettre fin à cette guerre qui n’a que trop duré.
JNC