Confiscation du passeport de Mgr N'SHOLE : Provocation ou simple contrôle administratif ? Un incident qui fait polémique

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a vivement dénoncé la confiscation du passeport de Monseigneur Donatien N'SHOLE par la Direction Générale de Migration (DGM) à Lubumbashi. Cet incident, survenu alors que le secrétaire général de la CENCO revenait de Dar es Salaam et s’apprêtait à rejoindre Kinshasa, a suscité de vives réactions au sein de l’Église catholique et de la société civile congolaise.

Selon Monseigneur Fulgence MUTEBA MUGALU, archevêque métropolitain de Lubumbashi et président de la CENCO, le passeport de Mgr N'SHOLE a été retenu pendant plusieurs heures avant d’être restitué grâce à de nombreuses interventions. Une situation que l'Église catholique perçoit comme une tentative d’intimidation :«C'est une provocation que l'Église ne peut pas accepter. Nous sommes engagés à rechercher la paix pour notre peuple qui souffre, et cette intimidation ne nous décourage pas dans notre quête de solutions pacifiques aux problèmes du pays.»

Un contexte politique tendu

Cet incident intervient à un moment où la CENCO joue un rôle actif dans la médiation politique et sociale en République Démocratique du Congo. L’Église catholique, qui a toujours été une voix influente dans les débats nationaux, s’est récemment impliquée dans des discussions sur la situation sécuritaire et politique du pays.

L’arrestation temporaire de Mgr Nshole survient alors qu’il devait rencontrer le président Denis Sassou Nguesso, médiateur désigné par la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) pour la crise post-électorale en RDC. Certains y voient donc une tentative de restreindre la marge de manœuvre de la CENCO dans ces pourparlers.

Provocation ou simple contrôle administratif ?

Du côté des autorités, aucune explication officielle n’a encore été donnée sur les raisons exactes de cette confiscation. Toutefois, cette situation alimente les spéculations et les interrogations sur une possible volonté de restreindre l’influence de l’Église catholique dans les affaires nationales.

La CENCO, qui s’est souvent retrouvée en désaccord avec le pouvoir en place sur des questions de gouvernance, dénonce une intimidation, alors que d'autres estiment qu'il pourrait s'agir d’un simple contrôle administratif.

Quelles conséquences ?

Cet événement risque de raviver les tensions entre l’État et l’Église catholique, qui reste un acteur clé du paysage politique et social congolais. Si aucune justification claire n’est apportée, l’affaire pourrait accentuer la méfiance entre les autorités et les représentants religieux, et renforcer l’image d’un pouvoir cherchant à limiter les voix critiques.

Dans un pays où l’Église joue un rôle central dans la vie de nombreux citoyens, ce genre d’incidents pourrait avoir des répercussions non négligeables sur le climat politique et social. L’avenir dira si cette confiscation était un simple excès de zèle administratif ou une manœuvre politique plus large visant à affaiblir l’influence de la CENCO.

Ali Haddad 

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