La rupture des relations diplomatiques est un acte de dénonciation (unilatéral) mettant fin aux règles de conduite réciproque acceptées (consensuellement) par les états lorsqu'ils avaient établi les relations diplomatiques entre eux.
C'est un acte inamical mais licite, pris pour répondre à un acte internationalement illicite.
La rupture peut être décidée aussi en fonction d'une cause qui ne se caractérise pas par l'illicéité. Elle est engendrée par des causes de nature différente. Acte unilatéral (discrétionnaire) d'un état, la rupture n'a pas d'effet sur la valise diplomatique ou sur le courrier diplomatique ; sur les missions permanentes auprès des organisations internationales, sur les traités et sur les ressortissants des deux états en cause et les contrats conclus entre ces derniers.
L'accession des pays nouvellement indépendants, à partir des années 1960, sur la scène internationale, et les manifestations de la guerre froide, ont augmenté le nombre des ruptures, et leur ont imprimé une dimension géopolitique.
La société internationale d’après le second conflit mondial montre qu'il est habituel que les États ayant rompu leurs relations diplomatiques, maintiennent leurs relations (consulaires, commerciales, etc. ), alors que dans le passé, la rupture entraînait la cessation de la presque totalité de ces relations interétatiques.
Cette évolution s'explique par le fait que l'interdépendance économique commerciale et politique qui caractérise l’époque contemporaine, s’accommode mal de l'interruption des relations interétatiques. Elle traduit aussi le caractère conjoncturel de la rupture dont la signification, les effets, et la croissance varient selon le contexte des relations internationales.
Exceptionnelle dans la société internationale d'avant 1945 ou elle préludait habituellement à une déclaration formelle de guerre, la rupture est devenue, après le second conflit mondial, un phénomène très fréquent.
La rupture constitue désormais un instrument au service des calculs géostratégiques, et cette fonction explique que cet instrument conflictuel résiste à l'approche positiviste.
On constate également que la survenance des hostilités militaires, n’entraîne plus ipso facto, la rupture des relations diplomatiques.
Toutefois, l’évolution la plus remarquable consiste en l'attitude des États qui s’ingénient a mettre en œuvre, d'une part, toutes sortes de modalités relationnelles, et d'autre part, les sections d’intérêts pour maintenir un minimum de contacts entre États en état de rupture. Tous ces procédés post et para diplomatiques révèlent que la rupture est une notion à faible densité juridique et demeure un acte d'une effectivité relative, d'autant plus que les récentes évolutions l’éloignent de plus en plus de son schéma classique.