DIPLOMATIE-Dans les coulisses feutrées de LUANDA : Le jeu dangereux de KAGAME!

Samedi 14 Décembre 2024, sous les plafonds tendus des salles de négociations à Luanda en Angola, un calme apparent règne. Les discussions pour la Paix en République Démocratique du Congo (RDC) avancent à pas mesurés, mais une question brûlante s’immisce, mettant à nu les non-dits : que veut réellement Paul KAGAME ? Depuis des années, le Président Rwandais a perfectionné l’art de manier la menace des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) comme un levier stratégique. Mais à ces jours, à mesure que les arguments s’effritent et que la tension monte, l’édifice de sa légitimité vacille, révélant une guerre dont les véritables motivations échappent à l’idéalisme affiché.

Pendant longtemps, le Président KAGAME a présenté les FDLR comme une justification clé pour ses incursions en territoire Congolais. Ces rebelles hutus, accusés d’avoir participé au génocide de 1994, ont été décrits comme une menace existentielle pour le Rwanda. Ce discours, bien que séduisant pour certains partenaires internationaux, commence à sonner faux. Kinshasa, en multipliant les initiatives pour éradiquer ces groupes armés, a exposé les limites des justifications rwandaises. Les opérations conjointes, bien qu’imparfaites, ont montré une certaine volonté Congolaise de résoudre le problème. Pourtant, face à ces efforts, KAGAME persiste et signe, comme s’il avait besoin des FDLR pour maintenir un statu quo qui lui profite. Cette posture interroge : serait-ce la fin d’un narratif soigneusement entretenu ?

Dans les couloirs de LUANDA, les contradictions finissent par éclater. Alors que les regards se tournent vers KAGAME à Kigali, ce dernier avance une nouvelle proposition : engager des pourparlers avec le M23. Pour certains, cette manœuvre pourrait sembler pragmatique, mais pour ceux qui connaissent les subtilités de la région, elle est tout sauf innocente. Le M23, bien qu’affublé d’une étiquette de rébellion locale, est connu de tous comme une extension de l’appareil militaire rwandais. Les rares figures Congolaises qui composent ce mouvement ne sont que la partie visible d’un jeu d’ombres, où Kigali tire les ficelles. En proposant des négociations, KAGAME cherche davantage à infiltrer les institutions militaires Congolaises qu’à instaurer une véritable Paix. La vraie victoire, pour lui, serait de voir les membres du M23 (ses supplétifs) intégrés dans les forces armées de la RDC, consolidant ainsi une influence Rwandaise à l’intérieur même des structures sécuritaires Congolaises.

Face à cette dynamique, le Président Félix-Antoine TSHISEKEDI campe sur une position ferme. Il refuse catégoriquement de dialoguer avec ce qu’il considère comme des terroristes. Cette posture, applaudie par nombre de Congolais, met en lumière une hypocrisie fondamentale du côté Rwandais : pourquoi KAGAME insiste-t-il pour que la RDC négocie avec le M23, alors qu’il refuse catégoriquement tout dialogue avec les FDLR? Cette asymétrie dans les exigences expose une stratégie cynique, où les principes deviennent des outils malléables au service d’intérêts politiques. Kigali impose des conditions qu’il n’applique jamais à lui-même, révélant une politique à deux vitesses : une pour le Congo et une autre pour le Rwanda.

Plus les jours passent, plus les motivations profondes derrière les actions de KAGAME deviennent claires. Loin d’être un simple défenseur de son Pays contre une menace extérieure, il apparaît comme un acteur clé dans un réseau complexe et mafieux d’intérêts économiques. La paix, dans ce contexte, devient un obstacle pour ceux qui profitent du chaos. Les ressources minières de la RDC, pillées depuis des décennies, continuent d’alimenter des multinationales qui prospèrent grâce à l’instabilité. Le rôle de KAGAME, dans cette équation, semble être celui d’un facilitateur. En maintenant l’insécurité, il garantit un environnement propice à l’exploitation des richesses Congolaises, tout en bénéficiant indirectement des profits générés par ce système.

Pour le Président TSHISEKEDI, le défi est colossal. Sa réputation de leader ouvert au dialogue et attaché à la Paix est mise à rude épreuve. Alors que les mécanismes diplomatiques montrent leurs limites, une question cruciale émerge : le Congo doit-il envisager une réponse militaire ? Si la guerre semble être une option que tout le monde souhaite éviter, elle pourrait devenir le dernier recours face à un Rwanda qui ne semble comprendre que le langage de la force.

Les prochains jours seront décisifs. À Luanda, les acteurs régionaux et internationaux continueront de scruter chaque geste, chaque mot échangé dans les salles de négociation . Mais une chose est sûre : le Congo ne peut plus se permettre de jouer selon les règles imposées par KAGAME. Le Président TSHISEKEDI, désormais au centre de l’échiquier, tient entre ses mains une responsabilité immense. Quel que soit son choix, il définira non seulement l’avenir de son Pays, mais aussi celui de toute la région de grands lacs.

Papy NYANGE HASHIM
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