Éditorial : Sauver le Football du Grand Kasaï, un Impératif pour le Président de la République Félix-Antoine TSHISEKEDI

Par Jean-Baptiste KABEYA Kayemba Wa Yakondolo
Dans le débat houleux sur le rôle du Président de la République dans la préservation du football au sein du Grand Kasaï, de nombreux avis s'affrontent. Certains arguent que les enjeux nationaux dépassent le domaine sportif, tandis que d'autres soulignent le caractère autonome des clubs. Pourtant, notre réflexion approfondie révèle l'urgence d'une intervention présidentielle.

La République Démocratique du Congo, en proie à des tensions géopolitiques, investit massivement dans la défense de son territoire. Cependant, cette priorité ne doit pas occulter les réalités sociales. Les joueurs de football, dépourvus d'alternatives professionnelles, sont les premières victimes des contre-performances. Contrairement à d'autres nations où les sportifs conjuguent études et carrière sportive, nos athlètes sont souvent privés de cette opportunité.

Le football, loin d'être un simple divertissement, incarne l'unité nationale. Souvenons-nous des glorieux jours de l'US Tshinkunku Sangabilembi et de l'AS Bantou Tshikulu Wa Mukunduyi, de Sangabalende Wa Banjelu ni Bansatu, St Luc, Dibumba, Momekano et Mbongo Wa Mu nzobola etc, symboles d'une cohésion aujourd'hui ébranlée. La ferveur des supporters, partout dans le monde, atteste du lien indéfectible entre sport et identité.

Prenons exemple sur d'autres nations qui ont su placer le sport au cœur de leur politique. Le Brésil, par sa passion pour le football, a su promouvoir une image forte à l'international. De même, le succès des clubs européens s'explique en partie par le soutien gouvernemental et financier.

Le président Joseph Kabila, critiqué pour de nombreuses raisons, avait néanmoins compris l'importance du football dans la cohésion sociale. Son engagement en faveur du football au Grand Katanga témoigne de cette vision.
Il a tellement financé le football de cette région, la preuve est que Mazembe se plaint en ce moment de n'être pas soutenu par le pouvoir de Kinshasa, ce qui confirme la thèse selon laquelle il était financé avant par Kabila.
Si cela est exactement le cas, pourquoi Fatshi ne peut pas soutenir le football du grand Kasaï et qu'il puisse renaître de ses cendres et revêtir ses lettres de noblesse ?

Un proverbe ciluba nous rappelle : "Ku cinu kuikala wenu, nuamuana muakudia dikambi" pour diire que celui qui pile au mortier est ton proche, tu peux facilement te retrouver. Cette sagesse ancestrale résonne dans nos consciences : ignorer les besoins du peuple, c'est compromettre la stabilité sociale.

Il est donc impératif que le Président, même s'il ne peut assumer personnellement le financement des équipes, mobilise les ressources nécessaires. L'implication des Kasaiens influents dans la gestion des clubs est également une piste à explorer. Enfin, les gouverneurs de la région du Grand Kasaï doivent prendre conscience de l'impact social du football et apporter leur soutien.

En conclusion, sauver le football du Grand Kasaï, c'est œuvrer pour l'unité nationale et le bien-être de nos concitoyens. Le sport, loin d'être un luxe, est un pilier de notre identité collective. Il est temps que nos actions reflètent cette réalité.

Jean-Pierre KABEYA

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